Il sont partis, la chère troupe

De nos petits enfants joyeux

La vie est faite pour chacun

D'alternances et de tristesses

Et puis on s'habitue à ces incohérences

Et même on est tout à coup délivré

De nos petits monstres : plus de cris

Au moment où l'on travaillait dans le calme

Et où l'on désirait un instant de repos

Peut être même de solitude ...

Il est bon de rêver à la fraîche

Sur le banc, à ces beaux jours passés

Où tout d'un coup
Sans raison ils venaint se jeter à notre cou

Et nous charmer de leurs mots , de leurs tendres caresses

 
Maintenant, nous nous contentons du téléphone

Qui ne fonctionne

Qu'avec le caprice de ces maudits appareils

Sans compter le décevant" répondeur" (au diable ! ) et les moments perdus

A attendre l'appel qui ne vient pas

  Les mots dont on aurait besoin parce qu'on est triste

  Et qu'on a faim de présence

  Parce qu'on se sent partir vers la nuit , vers la fin

            Voici les enfants arrivés, à 10 heures du soir, comme d'habitude, par ces journées de chaleur intense, le voyage est moins pénible pour eux, mais nous les recevons si tard que le sommeil est perturbé, on s'attarde à parler, on leur fait prendre des raffraîchissements, et les enfants font le tour de la maison, pour retrouver leurs repères .  Il faut attendre demain pour l'installer, mais déja l'image fait briller les yeux, et le bleu céleste occupe le décor et les esprits enfantins  Heureusement le sommeil va s'emparer de tous, et la nuit fait son oeuvre

On va laisser les fenêtres grandes ouvertes, la maison emmagasinera la fraîcheur de la nuit

Voici que s'avance la période bénie des vacances, et que nos chers petits suisses vont enfin arriver.   Plus que quelques jours, pour enfin les voir trotter dans la cour et dans la maison ! mais tiendrons-nous le coup, aurons-nous la force de saisir encore une fois cette chance ?,,,,        ,Aurons-nous l'occasion de réunir toute la famille pour un repas peut-être au restaurant de Mirepeisset, "La Garenne", joli cadre verdoyant et rustique au bord de l'Orbieu à quelques kilomètres de la maison, terrain neutre, où, grâce à la vaste terrasse, les enfants peuvent courir sans danger et sans contrainte ?

        Il n'est que notre santé qui nous laisse quelque appréhension, mais nous allons tenir le coup, j'espère, et nous serons assez persuasifs pour mettre ensemble tous ceux qui pour le moment se croient de bonnes raisons pour se bouder ...Allons, COURAGE !

Je suis bien allée au Café-Philo, malgré la chaleur torride qui nous est tombée dessus sans prévenir . Hélas, cette fois, ce n'était pas très réussi, et la discussion a tourné en rond, insipide et banale, je n'ai pas réussi à m'intégrer, et  j'ai vécu une soirée pénible, peu de participants étaient restés au repas du soir, heureusement Farid a eu l'idée de nous faire manger sur le trottoir,et la fraîcheur du soir aidant, l'atmosphère s'est détendue, et malgré la fatigue, la soirée s'est terminée paisiblement .

N'empêche ! j'ai l'intention  d'écrire une lettre à Tozzi, pourexpliquer le sens de mes interventions, et rétablir quelques vérités sur ce que j'ai voulu mais n'ai pas su exprimer, à l'occasion d'une discussion par trop académique, dans laquelle je ne me sentais pas à l'aise

Les vacances vont nous disperser, et il faut se dire que notre santé nous rend quelquefois inaptes à multiplier les sorties, les réunions et les conférences, qui, en cette période se multiplient et s'entrecroisent, au point de nous exténuer, malgré le désir que nous gardons d'y participer et d'y apporter une contribution intéressante

Impossible de croire que cette réunion décidée par Michel, concoctée par le groupe des mordus de la VIA AQUITANA, ait pu avoir lieu et se soit réellement passée sans catastrophe à SAINT FELIX ,ce vendredi 8 juin,et que la terre n'ait pas tremblé, malgré mes résistances et mes craintes, et que nous soyons encore là, vivants et somme toute soulagés

Tout s'était ligué pour augmenter mes craintes : un temps incertain, qui faisait penser que nous allions recevoir des trombes d'eau, si ,d'aventure, nous nous risquions à faire manger dehors, comme aux plus beaux jours de notre jeunesse ( et même de notre âge mûr) , trente à quarante personnes , tous gens bien endentés, et persuadés que nous étions, à 79 ans, capables de mener à bien une aimable réception champêtre doublée d'une discussion sérieuse sur des problèmes  que personne ne maîtrise dans ce groupe hétéroclite, où certains ne voyaient que la mise au point de projets sérieux et ambitieux, s'étendant sur les années qui viennent, où d'autre ne voyaient que l'occasion d'une aimable "bouffe" d'un extravagant couscous, où chacun comptait sur les autres pour donner du sens à cette entreprise que j'étais la seule - probablement- à estimer impensable, irréalisable, et dépourvue de sens !

Eh bien, contrairement à la raison de mon pessimisme, qui confinait à l'angoisse, TOUT S'EST BIEN PASSE, si l'on peut dire, et même il y a eu quelques bénéfices auxquels je n'aurais jamais osé m'attendre : le nettoyage à fond de la remise du fond de la cour,la beauté du cadre de saint félix qui impressionne toujours  , l'absence de pluie ! -chose qui va rester, à mon impensable satisfaction,- l'estime évidente des convives, et l'occasion, pour certains de continuer à croire à leur utopie, tant est grande la vanité humaine, et l'illusion de la jeunesse éternelle

 dition :Il a bien fallu qu'il prenne tout en mains, grâce évidemment à la mobilisation de tous, et le concours d'un traiteur, de personnel dévoué ,et des frais que nous avons bien voulu  ET PU  y mettre, c'est tout le secret de la chose ...

Je crois tout de même que la raison première de cette réussite, c'est que j'ai d'emblée dit à Michel que je ne lèverais pas le petit doigt, pour quelque corvée que ce soit, au cours de cette soirée, et que je me suis tenue à cette con

Mais c'était tout de même un pari risqué, et si notre santé est chancelante, il ya toute une part de chance qui a joué encore une fois en notre faveur ... si l'on peut dire car j'ai payé le prix de mon apparente passivité,  et je n'ai pas le courage d'imposer mon impossible lucidité, ou bien c'est que la vie est plus forte que tout, encore une fois

Le mois de mai s'avance vers sa fin et c'est la chaleur de l'été qui s'impose peu à peu ; je ne sors plus guère de la maison, sauf pour quelques courses indispensables,  -encore que Michel prenne assez souvent en charge les corvées journalières- ; ces journées de rêverie ne sont pas désagréables, elles manquent un peu de variations intéressantes . Bref, je me laisse vivre, et je perds intérêt à beaucoup de choses ;le téléphone fonctionne mal, nous ne captons pas tous les appels, malgré les sonneries, et quand nous appelons nous-mêmes, nous tombons assez souvent sur un répondeur ... on dirait un mauvais roman policier ;de plus, la lecture me fatigue, je laisse tomber les livres au bout d'un moment, il est vrai que je ne tombe pas souvent sur des livres passionnants en ce moment ; quant au dessin, à la peinture, mon inspiration est médiocre, je me force à répondre aux invitations des amis qui organisent quelques modestes manifestations, mais c'est bien intermittent, et je ne cherche pas à forcer le rythme, les expositions deviennent une corvée, il faut plus d'énergie que je n'en ai en ce moment pour faire face aux obligations que cela crée, des qu'on participe à une activité collective.

Le cinéma lui-même me déçoit ; quand j'essaie de me déplacer pour voir un film en salle, je pense que la programmation, à Narbonne, en période d'été est trop souvent médiocre, et ne m'incite pas à vaincre la fatigue ; de plus, mes nuits sont intermittentes et le manque de sommeil est pour quelque chose dans cette paresse des journées, (c'est un cercle vicieux )

Si mon blog devient ce déversoir de jérémiades, ça va être coton ! il vaut peut-être mieux que je me secoue, que je change de ton, bon gré mal gré, mais le moyen ?