Que lentement passent les heures
Comme passe un enterrement
Tu pleureras l'heure où tu pleures
Et qui passe trop vitement
Comme passent toutes les heures
Que dire de plus qu'Apollinaire, en ces jours ensoleillés et cependant empreints de mélancolie ? Voilà la présence et l'absence, voila l'espoir et l'impatience, voila le matin lumineux, et le jour interminable et toujours trop court ;nous ne ferons pas tout ce que nous avions rêvé, et pourtant le temps se perd en futiles et inutiles "pertes de temps" Je regarde néanmoins ce déluge de fleurs qui nous submerge, le geranium incandescent qui s'impose tous les matins devant la fenêtre
Il ya la pensée qui se dégage lentement des limbes du sommeil, il ya tout après le sursaut indispensable vers la toilette et le choix de l'habillement pour le jour qui se précise et qui a des programmes à proposer, encore faudra-t il consulter l'agenda pour ne pas confondre les dates et les horaires, vérifier, toujours vérifier, pour ne pas être pris de court, pour ajuster l'âme à la vie qui nous est encore accordée, et qui ne sera pas proposée une seconde fois .
Eté inespéré, et cependant fragile, que nous réserves-tu, de ce qui nous titille, et de ce que nous appréhendons tout autant ?
Vis en avant, vis avec les apports du présent , les projets raisonnés et les pertes inévitables, avec la réponse du jour et la surprise de demain, avec le lourd fardeau des souvenirs, avec la pensée de ce qui se prépare, l'énigme de ce qui sera, la perte de nos résolutions fragiles et qu'une brise peut emporter, sentiment d'une soudaine tempête...